Enfants et écrans : quel est l’impact des tablettes, ordinateurs, télévisions et smartphones sur la jeune génération ?

Vos enfants passent plus de temps devant les écrans que vous le pensez.

Films et séries, jeux vidéo, réseaux sociaux ou même recherches web pour les devoirs… Il est si facile de passer d’un écran à l’autre, sans s’en rendre compte. Le cercle vicieux des écrans est d’autant plus intense qu’il y a d’appareils électroniques à la maison. C’est un sujet de préoccupation pour tous les parents, d’autant plus que les enfants utilisent aussi les écrans à des fins scolaires en plus du loisir.

La multiplication des écrans au cours d’une journée-type

Un enfant rentre de l’école et avant de commencer ses devoirs, se détend un peu en jouant à un mini-jeu sur tablette. Il s’interrompt ensuite pour répondre à un SMS. Vient alors l’heure de commencer les devoirs en faisant des recherches sur internet, pour enrichir son exposé. Le chat est assis sur son lit : il est si mignon qu’il le prend en photos, publiées aussitôt sur les réseaux sociaux. C’est ensuite l’heure du repas, devant l’émission de télévision habituelle. S’il n’y a pas de film intéressant à regarder, quelques heures de jeu vidéo sauront occuper la fin de soirée.

Que pensez-vous de cette fin d’après-midi ? L’enfant en question a eu un grand nombre d’activités différentes et il a fait tous ses devoirs. L’intensité de l’exposition aux écrans n’est pas évidente pour les habitants du foyer, car il a changé de support numérique. C’est donc au premier abord un enfant qui fait beaucoup de choses, et c’est vrai. Le problème, c’est que toutes ses activités sont concentrées autour d’un écran, que ce soit l’ordinateur, la télévision, le smartphone ou la tablette.

Comment mesurer le nombre d’heures passées devant un écran ?

Pour évaluer le temps d’écran d’un enfant, il faut bien penser à prendre en compte tous les appareils. Il existe des prises intelligentes pour téléviseurs, des applications pour mesurer le temps passé sur un smartphone ou une tablette. Certaines consoles sont aussi équipées d’un contrôle parental et d’une limite de temps de jeu. Quel est le temps d’écran moyen conseillé par les pédiatres ? Aucune pour les enfants de moins de 3 ans. Ensuite, en moyenne, il est conseillé de limiter le nombre d’heures hebdomadaires suivant l’âge de l’enfant. Un enfant de 4 ans peut passer en moyenne 4 heures par semaine devant un écran. Un adolescent de 12 ans, 12 heures, et ainsi de suite.

Plus facile à dire qu’à faire ! La tentation des écrans est bien réelle, les parents sont d’ailleurs parfois un mauvais exemple. Les enfants sont toutefois naturellement plus exposés à l’addiction des écrans, un fait scientifiquement prouvé que nous vous expliquons tout de suite.

Les écrans sont addictifs, car ils stimulent le cerveau sans aucun effort physique.

Le cerveau humain aime apprendre, s’informer, réfléchir. Il ira toujours au plus efficace : un maximum de stimulations pour un minimum d’efforts.

Les enfants sont naturellement plus sujets à une addiction aux écrans que les adultes

Lorsque le cerveau est en action et qu’il est satisfait, il produit de la dopamine. Aussi appelée l’hormone du bonheur, la dopamine provoque un état de bien-être psychologique et physique. Or, la production de dopamine à travers les écrans est beaucoup plus élevée chez les enfants que chez les adultes, car leur cerveau établit moins bien de différence entre le réel et le virtuel. Par exemple, dix compliments reçus sur les réseaux sociaux en dix minutes valent mieux qu’un compliment par jour dans la vraie vie. Quel intérêt alors de préférer voir un camarade en dehors de l’école plutôt que de passer du temps avec dix camarades sur un réseau social depuis son téléphone ?

Les adolescents sont les plus touchés par l’addiction aux écrans (et les plus difficiles à sevrer). Chez les enfants de moins de 12 ans, un excès d’écran peut être à l’origine de troubles de l’apprentissage ou du langage, car les stimulations sensorielles ne sont pas assez nombreuses. Les jeunes enfants sont éteints devant un écran. Or, le cerveau est en pleine phase de développement à cet âge, il a besoin d’être activement relié au corps.

Les sites internet et les applications savent comment envoûter et retenir leurs consommateurs

Une autre chose à prendre en compte dans le plaisir des écrans : les puissants algorithmes de recommandation de certaines applications. Les algorithmes sont des intelligences artificielles qui cernent les habitudes d’un internaute pour ensuite lui proposer chaussure à son pied. Les suggestions de séries Netflix ou de vidéos YouTube, les publicités Facebook… Les algorithmes de recommandations sont partout. Il est difficile de s’arrêter et de résister à la tentation : tout est conçu pour vous retenir.

Sans contrôle parental, les enfants passent donc naturellement du temps devant un écran à cause de leurs difficultés à compartimenter le réel et le virtuel, à résister à la dopamine. Ils doivent aussi faire face à des logiciels puissants qui savent comment les retenir. Quelques signes peuvent alerter les parents sur les excès et la nécessité de limiter le nombre d’heures passées par jour devant un écran.

La surexposition aux écrans des enfants entraîne des troubles physiques et psychologiques.

Nous vivons dans une ère où la technologie occupe une grande place. Il est difficile pour les parents de faire la part des choses. Faut-il laisser son enfant vivre son époque et s’imprégner des nouvelles technologies ? Ou faut-il le ramener aux sources et réduire le temps passé devant un ordinateur, une tablette ou un smartphone ? Nous vous expliquons tout de suite comment évaluer la limite.

Les troubles qui indiquent une addiction aux écrans chez les enfants

Une addiction aux écrans génère l’apparition de troubles physiques ou psychologiques. En ce qui concerne l’impact des écrans sur les enfants, en voici quelques-uns :

- L’irritabilité d’être privé d’écran : c’est le premier signal qui peut mettre en alerte.

- L’insomnie : la lumière bleue diffusée par les écrans inhibe la mélatonine, une hormone nécessaire au sommeil.

- L’obésité : l’inactivité physique des enfants face à un écran peut engendrer un surpoids.

- L’isolement social : les enfants qui ont une trop grande part de vie virtuelle développent de la timidité et de l’asociabilité.

- Les troubles de l’apprentissage et du langage : les enfants de moins de 12 ans trop exposés aux écrans ne mobilisent pas suffisamment tous leurs sens, nécessaires au bon développement des connexions neuronales.

- L’instabilité comportementale : la violence de certains jeux ou de certaines vidéos peut rendre un enfant agressif.

Pour prévenir ou guérir l’impact des écrans sur un enfant, il est bon de prendre quelques bonnes habitudes.

Quelles sont les bonnes pratiques parentales pour réduire l’impact des écrans sur leurs enfants ?

Si vous souhaitez réduire le temps d’écran de votre enfant, il est préférable de lui proposer d’autres occupations à la place. Il s’agit de ne pas assimiler la privation d’écran à de l’ennui. Les activités extra-scolaires sont une bonne solution, qui favorisent le lien social et l’activité physique.

En règle générale, il ne faut pas laisser les mauvaises habitudes s’installer : éviter les écrans avant de dormir, laisser son téléphone à la maison lors des sorties, éviter d’installer un téléviseur ou une console dans la chambre. Prenez aussi note de petites ruses pour limiter le temps passé devant un smartphone : désactiver les notifications, privilégier le mode vibreur, utiliser un réveil mécanique. Pour ce qui est de la télévision et des jeux vidéos, utilisez-les comme récompenses. Beaucoup d’enfants n’arrivent pas à se contrôler et à se limiter seuls s’ils ont un accès libre.

Pour conclure, les enfants et les écrans sont un sujet d’actualité qui préoccupe beaucoup de parents. Maintenant que vous savez comment fonctionne le cerveau des enfants, quels sont les risques de la surexposition et les astuces pour limiter le temps d’écran, passez à la pratique ! N’hésitez pas à demander de l’aide à un psychologue spécialisé ou une assistante scolaire si vous vous sentez surpassé.