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Publié le 11/05/2022

Comment fonctionne la mécanique addictive des applications ?

Zoom sur la mécanique du Desire Engine, un concept inventé par ces designers de la Silicon Valley qui manipulent votre cerveau pour vous scotcher aux écrans longtemps et souvent.

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Rien n’est laissé au hasard dans le développement d’une application

Pourquoi lire cet article ? Lorsque vous utilisez votre smartphone, votre tablette ou votre ordinateur, vous êtes face à des programmes qui font tout pour vous retenir et vous rendre accros. Chez les personnes les plus sensibles, cela peut aller jusqu’à créer une véritable addiction aux écrans. En réalité, ce n’est pas la faute de l’utilisateur. Ces programmes savent très bien comment fonctionne le cerveau humain. Ils font tout pour capter votre attention. Et cela peut se conclure par une véritable emprise mentale. Il nous paraît important de vous aider à comprendre comment fonctionne la face sombre du logiciel. 


Les développeurs d’applications ne sont pas que des geeks qui rêvent en langage informatique. Ce sont aussi des designers spécialistes en sciences cognitives qui maîtrisent parfaitement les ressorts d’addiction de votre cerveau. Nous allons vous expliquer comment fonctionnent les mécaniques addictives utilisées par les géants de la Tech : la boucle infernale du Desire Engine. Entre psychologie, neuroscience et code informatique, jusqu’où peut aller la manipulation des utilisateurs ? Les conséquences peuvent être graves, surtout sur les plus jeunes, car l’impact des écrans sur leur mémoire, leur raisonnement et leur créativité est indéniable. Ces pratiques qui créent l’addiction ne sont pourtant à l’heure actuelle pas du tout encadrées. Mais les connaître et en être conscient, c’est déjà un début pour s’en protéger. Cette image vous donne envie de trouver le trèfle quatre feuilles, hein ? Nous l’avons mise exprès pour augmenter votre taux d’engagement (explication dans le prochain paragraphe).

Les 3 objectifs des réseaux sociaux, jeux et autres logiciels

Avant de vous détailler le comment (la mécanique addictive du Desire Engine), il faut comprendre le pourquoi. Quels sont les objectifs des réseaux sociaux, jeux et applications diverses ? 


1° L’engagement : vous garder connecté le plus longtemps possible 

La notoriété d’un logiciel se compte au nombre d’utilisateurs et au temps de connexion. Personne n’investit dans un logiciel qui est peu utilisé. Les développeurs doivent trouver des astuces pour vous retenir et vous donner des choses à faire. Non pas parce que ce sont des choses utiles, mais pour capter votre attention. Nous verrons que ce temps d’attention sera ensuite vendu aux annonceurs. N’avez-vous pas souvent le sentiment d’avoir perdu votre temps devant un écran ? Vous y êtes depuis des heures, mais vous n’avez rien fait. Vous recevez une petite notification Facebook… et finalement vous y passez une demi-heure.


2° La croissance : vous inciter à revenir et à inviter vos amis 

Le nombre d’inscrits sur une plateforme ne suffit pas. Il faut que les utilisateurs soient actifs et qu’ils y reviennent souvent. Pour faire d’une pierre deux coups, un logiciel a tout intérêt à ce que vous y invitiez vos amis. Cet effet de groupe renforcera votre activité et leur fera gagner des utilisateurs. Suggestions d’amis, parrainages… Vous avez sûrement déjà vu ça. Au final, une application va toujours vous demander de dépenser quelque chose. En invitant des amis, vous dépensez du capital social. En téléchargeant une version gratuite, vous dépensez votre temps devant des publicités. Et en achetant la version premium, vous dépensez de l’argent. 


3° La publicité : générer de l’argent grâce à votre temps de connexion

Aucun logiciel n’est gratuit. Il faut bien que l’entreprise qui le développe puisse couvrir des frais de création et de fonctionnement. Si vous ne dépensez pas d’argent, c’est que le produit, c’est VOUS. Il faut savoir que votre temps n’a jamais été aussi précieux. La publicité est un marché vraiment très lucratif. En France, 66% des investissements publicitaires se font dans votre smartphone. Le marché de la publicité sur smartphone pesait plus de 3 milliards d’euros en 2019. C’est plus que ce que rapportent les publicités que vous visionnez à la télévision. 

Comment garder un utilisateur connecté et l’inciter à revenir, pour gagner de l’argent avec la publicité ? Cette question n’est pas du ressort de l’informatique, mais des neurosciences. Chaque grande entreprise Tech de la Silicon Valley a sa clique de comportementalistes. Des spécialistes du cerveau humain qui ne sont pas vraiment des psychologues, puisque leur objectif n’est pas votre bien-être, mais le profit. Comment font-ils pour vous scotcher aux écrans ?

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Les 4 piliers du Desire Engine, la création de l’addiction aux écrans

Ce process neurocognitif est connu de tous les product designers, les créateurs d’applications et de logiciels. Vous allez voir, c’est simple à comprendre. C’est une technique de captation de l’attention qui fonctionne et que tout le monde utilise. Pourquoi ça marche ? Parce qu’en recevant une récompense, votre cerveau sécrète de la dopamine, l’hormone naturelle du bonheur. 


C’est un processus en 4 étapes très simple à comprendre. Et une fois que vous le saurez, vous constaterez que le Desire Engine est omniprésent. Voilà comment fonctionne cette technique de… manipulation ? Oui, utilisons le terme de manipulation du cerveau.

1/4 : Les déclencheurs, entre curiosité et peur de rater quelque chose

Il y a deux types de déclencheurs : internes et externes. Les déclencheurs externes, ce sont les publicités, les boutons, les titres sensationnalistes un peu « clic bête » (aussi appelés « clic à péripatéticienne »). Ces déclencheurs externes vous indiquent exactement quoi faire. Et puis, il y a des déclencheurs plus sournois. Ils sont ancrés dans des émotions négatives. Par exemple, l’ennui (Youtube), la fatigue, la peur de perdre quelque chose si on ne le like pas (Instagram, Facebook), le besoin de reconnaissance (Twitter), le doute (Google). On parle plus généralement de FOMO (Fear Of Missing Out). Littéralement, la peur de rater quelque chose. C’est un vivier d’émotions négatives dans lesquelles un addiction-designer ancrent l’attractivité de ses applications et services. Il vous torture. Comment soulager ces émotions négatives ? Par l’action. Et justement, il y en a une à faire juste sous votre nez.

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2/4 : Les actions : vous inciter à cliquer à des endroits bien précis

Une fois que le déclencheur a capté l'attention de l’utilisateur, il suscite de l’espoir. Un commentaire, un SMS, un mail ou toute autre notification. Et hop, votre cerveau se met en mode prédiction. C’est qui ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il ou elle me veut ? Tiens, ça faisait longtemps… L’action correspond à ce que doit faire l'utilisateur pour obtenir la réponse. Cela peut être cliquer dans un mail, ouvrir la notification pour aller lire un commentaire Facebook ou aller voir une story. 


L’action doit répondre à 3 critères : 

  • Elle doit être motivante. Les espoirs suscités par les déclencheurs sont cools (de l’argent à gagner, se rapprocher d’une personne, obtenir le résultat d’un test de personnalité, etc).
  • Elle doit être simple. Moins il y a d'efforts à faire, plus l’utilisateur répondra facilement et rapidement au déclencheur. Par exemple, si vous devez cliquer 3 fois et entrer un mot de passe, vous aurez la flemme de le faire. Mais vous vous jetterez dessus s’il faut simplement cliquer une fois pour ouvrir l’appli instantanément. Si c’est gratuit, c’est aussi beaucoup plus efficace que si c’est payant. 
  • Elle doit être déclenchable. Si on vous envoie une notification en pleine nuit, vous l’ouvrirez moins facilement qu’à la pause midi ou après le travail. 


Pourquoi cliquer ? Pour assouvir ses émotions négatives ET obtenir une récompense.

3/4 : Les récompenses aléatoires : un sentiment de satisfaction immédiat

Comme expliqué plus haut, le cerveau est une machine prédictive. Il a besoin de récompenses en permanence. Et ce qui est marrant, c’est qu’il est plus excité par l’anticipation d’une récompense possible, que par le résultat lui-même. Par exemple, nous sommes plus excités par l’idée de partir en vacances que quand on y est. Nous sommes aussi plus excités / stressés par l’idée de recevoir les résultats du BAC qu’à la lecture de la note. Il y a trois types de récompenses : 


  • Les récompenses sociales : communication, coopération, compétition, reproduction… Elles fonctionnent parce que nous sommes des animaux sociaux depuis la nuit des temps. 
  • Les récompenses personnelles : notes à l’école, scores, résultats de tests… Tout ce qui touche notre ego et nous aide à nous sentir consistant et compétent. 
  • Les récompenses matérielles : badges, monnaie virtuelle, playlist de musique, photos… Des objets matériels qui peuvent finalement aussi être virtuels (parce que nous sommes des chasseurs-cueilleurs qui ont évolué en geeks accros aux nouvelles technologies). 


Pour qu’un logiciel fonctionne, ces récompenses doivent être aléatoires ou variables. Le cerveau a horreur du déterminisme. Gagner à tous les coups ou perdre à tous les coups ? Cela n’intéresse personne. Il faut de la variété et de l’aléa pour exciter le cerveau. Si on recevait toujours les mêmes messages, cela ne nous inspirerait que le l’ennui. Une fois que l’on obtient la récompense, que se passe-t-il ?

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4/4 : L’engagement : et on retourne dans la boucle

Les designers et développeurs d’applications savent qu’après l’obtention d’une récompense, l’utilisateur est prêt à s’engager. Son attention a été captée. Le cerveau est prêt à rejouer. Il est prêt à répondre à un commentaire, ou à remettre une pièce s’il a failli gagner. Il ne reste plus qu’à générer de nouveaux déclencheurs et de nouvelles récompenses… de préférence en touchant aussi les autres personnes de votre réseau social (tant qu’à faire). Après une récompense, vous trouverez donc des fonctions d’engagement partout : likes, commentaires, nouvelles suggestions de musiques ou de vidéos… Tout est fait pour capter votre attention encore quelques minutes. Et parfois, ces quelques minutes durent des heures… 


Vous avez le sentiment d’avoir perdu votre temps. Mais ce n’est pas vraiment votre faute. Comment pourriez-vous rivaliser contre les data-centers de la Silicon Valley, bourrées d’informations, de statistiques et d’intelligence artificielle ? Vous êtes une fourmi qui essaye de se battre contre un éléphant.

Les développeurs n’ont-ils pas un devoir moral vis-à-vis de l’addiction aux écrans ?

Chez Quel Bon Plan, on partage les bons plans. Alors on voudrait vous parler du reportage Netflix Derrière nos écrans de fumée de Jeff Orlowski (titre original : The social dilemma). C’est un documentaire tissé d’un film vraiment très intéressant. Si vous êtes parent ou professeur, nous vous conseillons fortement de le regarder. Dans ce reportage, plusieurs employés ou ex-employés repentis de la Silicon Valley sont interviewés. Facebook, Twitter, Instagram, Google, Tik Tok, Pinterest… Les intervenants y ont tous travaillé pour créer des technologies manipulatrices de l’attention et créatrices de dépendance, jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’elles se retournaient contre eux. Et surtout qu’elles commençaient à détruire leurs proches. À travers ce mea culpa, ils vous expliquent en détail comment les réseaux sociaux et autres programmes ne pensent qu’à hacker le cerveau humain. Pour l’instant, c’est légal. Visiblement, aucun grand groupe ne semble se soucier de l’impact psychologique de ces pratiques. On vous l’a dit : engagement, croissance, publicité. Rien d’autre. Pourtant, n’est-ce pas à ceux qui ont créé ces pratiques de les arrêter ? D’ailleurs, Netflix fait partie des entreprises qui utilisent des algorithmes de recommandation et qui incitent au binge-watching. C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité… mais bon. 


Ce reportage peut être visionné en famille, entre parents et adolescents. Dans notre article sur les adolescents scotchés aux écrans, nous vous disions que c’était une bonne chose d’en parler avec eux. Ils sont en âge de comprendre les techniques marketing. C’est d’ailleurs la première chose à faire pour les protéger, car ils sont en première ligne. Et comment sortir de la matrice quand on ne sait pas qu’elle existe ? 


Merci d’avoir lu cet article. Nous ne pouvons pas nous étaler plus longtemps sur le sujet, parce que d’après la LED de notification qui clignote, nous avons des emails et des commentaires LinkedIn à lire. Et vous, combien de fois avez-vous consulté votre téléphone aujourd’hui, à cause d’une notification ?

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